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Episode 12 : la Chine (3e partie)

Shanghai, début janvier 1996. Depuis longtemps déjà il y avait un énorme contraste entre cette ville et le reste du pays : guerre de l'opium, concession internationale, banques étrangères, occupation japonaise... Au début des années 1990, elle est redevenue le centre économique de la Chine : voitures de luxe, grands magasins, quartier d'affaires, exposition universelle en 2010, ... Quand toute la Chine sera aussi éveillée que Shanghai, effectivement il y a un risque que le monde entier tremble #Napoléon.
Comment en est-on arrivé à cette situation ? Entre autres, parce que le Royaume-Uni voulait vendre de la drogue (l'opium) et que la Chine s'y opposait, c'est hallucinant non ?

Qui dit développement... vous avez déjà compris que ces petites maisons ne vont pas longtemps rester à cet emplacement. Le saviez-vous, il y a plus d'habitants dans le territoire urbanisé de Shanghai que dans toute l’Allemagne ?

Mais où sont donc les milliers de vélos que je vous ai montrés dans les autres épisodes chinois ? A Shanghai, ils sont interdits sur certains grands axes, comme ici, pour ne pas perturber la circulation des voitures. Oui, le niveau de vie est plus élevé à Shanghai et les voitures ne sont pas rares. Rassurez-vous, on trouve encore beaucoup de vélos dans les quartiers populaires, mais pas sur la rue de Nankin (Nanjing), la rue la plus commerçante de toute la Chine...

Petit détail pratique : je profite de mon passage à Shanghai pour obtenir un visa russe au consulat. Ils sont plus difficiles à décrocher à l'ambassade de Pékin. Ce sera un simple visa "transit" de 10 jours, car les visas "visiteurs" nécessitent de planifier son séjour et réserver toutes les nuits d’hôtels en passant par l'organisme officiel "Intourist", qui facture facilement les chambres simples à plus de 100 $ la nuit (ce qui à l’époque correspondait plutôt aux établissements de luxe). Mais on reverra sans doute ce point dans le prochain épisode...

Néons, couleurs saturées, ambiance nocturne, ville sous la pluie, silhouette énigmatique d'un homme de dos. On se croirait dans un film de Wong Kar-wai, ou Blade Runner, au choix...

Qufu, ville de la province du Shandong (entre Shanghai et Pékin), abrite le temple, le cimetière et la demeure de famille de Confucius. Partant du constat qu’il n’est pas possible de vivre avec les oiseaux et les bêtes sauvages, et qu’il faut donc vivre en bonne société avec ses semblables, Confucius tisse un réseau de valeurs dont le but est l’harmonie des relations humaines. 2500 ans plus tard, ses enseignements sont encore largement ignorés.
Voici quelques citations de Confucius à méditer, c'est cadeau :  “Je ne cherche pas à connaître les réponses, je cherche à comprendre les questions.” - “Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle.” - “Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.” - “Quand on ne sait pas ce qu'est la vie, comment pourrait-on savoir ce qu'est la mort ?

D'après la légende, des événements extraordinaires auraient précédé sa naissance,  le 28 septembre 551 av. J.-C ; une licorne aurait en outre prédit sa naissance. Elle vomit une tablette de jade qui prédisait la naissance d'un enfant qui soutiendrait la déclinante dynastie Zhou. Au cours de la nuit de sa naissance, deux dragons se seraient posés sur le toit de sa maison... Avouez que c'est classe. Bon, après, on a un peu perdu les preuves concernant cet événement, donc il vaut mieux le prendre avec philosophie. Comme il disait : "Quand on lui montre la lune du doigt, l'imbécile regarde le doigt."

Des friandises : du sirop de sucre est caramélisé sur une plaque. Lorsqu'il fait couler le sucre, le vendeur dessine des animaux, insectes, fleurs... Il joue aussi sur les transparences, quantités de sucre. Juste avant que le mélange se fige, il insère une baguette, pour permettre de tenir la sucette qui se forme. Qui veut manger le papillon ?

Voici la place Tian'anmen à Pékin (Beijing). Cette place est célèbre à plus d'un titre : on y trouve l'entrée Sud de la mythique Cité impériale. Il y a ce fameux portrait de Mao affiché en permanence sur cette porte monumentale, c'est ici, du haut des murailles, que le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la république populaire de Chine. Au sud de la place le mausolée de Mao expose son corps embaumé. Et enfin la "place de la porte de la Paix céleste" reste dans l'histoire pour le massacre qui s'y est produit en juin 1989 (ça y est, cet article est maintenant censuré en Chine).

Voici quelques toits de la Cité impériale à Pékin, ensemble des bâtiments et jardins construits à partir de 1416 pour héberger le personnel et l'administration des empereurs Ming et des Qing successifs. La Cité interdite est le palais impérial au sein de la Cité impériale, l’accès à cette partie de la ville n’était pas autorisé au public, d’où son nom. La Cité interdite est le plus vaste complexe architectural de Chine : une véritable ville dans la Cité impériale, dans laquelle l'empereur de Chine et son entourage étaient quasiment assignés à résidence, ne sortant de l'enceinte qu'en de très rares occasions. Une grande partie des trésors du palais ont été transférés à Taïwan par Tchang Kaï-chek, du coup, lors de votre visite, vous verrez surtout des kilomètres de murs, et d'immenses salles vides.

La place Tian'anmen, ici du côté du mausolée, est sans doute parmi les endroits les plus surveillés au monde. Y accéder nécessite, depuis 2008, de passer sous des portiques de sécurité équipés de rayons X et de montrer ses papiers d’identité. Surtout, des centaines de caméras enregistrent le moindre mouvement. En 2019, on comptait 176 millions de caméras couplées à des logiciels de reconnaissance faciale en Chine, et elles sont beaucoup plus performantes que le vieux modèle présenté sur cette photo.

 

Avant de quitter Pékin, impossible de ne pas aller voir la Grande Muraille. Elle est tout simplement incroyable, époustouflante et impressionnante, surtout si vous la visitez, comme ici, dans des secteurs encore préservés du tourisme de masse. Avec une demi-douzaine de touristes occidentaux rencontrés dans un des rares hôtels autorisés à nous recevoir (les autres sont "interdits aux chiens et aux étrangers"), nous avons loué un minibus pour nous rendre à 120 km au nord de la ville. A cet endroit, nous sommes seuls sur le mur. Et le regard se perd dans les montagnes en essayant de suivre cette immense séparation serpentant sans fin (ou presque).

Voici venu le moment de reprendre le train. Non, pas le train-train quotidien, mais carrément le train hebdomadaire : oui, je prends le transsibérien dont le voyage dure 7 jours de Pékin à Moscou. Pour les experts, je vais m'embarquer dans le transmandchourien (qui traverse la Mandchourie donc), et non le trans-mongolien, car la Mongolie exigeait que les voyageurs payent un visa de transit de 100 $ qui ne permettait que d'admirer les steppes depuis les wagons, mais pas de sortir du train. Le "vrai" transsibérien part de Vladivostok, mais je ne suis pas allé le prendre si loin, désolé...
Retrouvez ce long voyage en train, et la suite, dans le prochain épisode, sur la Russie !

N'oubliez pas que tout ce qui est écrit dans cette page est mon témoignage sur mon voyage fait en janvier 1996, et que certaines choses ont sans doute beaucoup changé depuis... C'est même sûr, c'est la Chine !
Si vous avez des commentaires, questions, infos, ... n’hésitez pas !
La bise à tous mes éventuels lecteurs chinois, et aux autres aussi. Zài jiàn !

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