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Episode 11 : la Chine (2eme partie)

Vous êtes partants pour aller explorer les contreforts Est de l’Himalaya ? Je vous préviens, en 1995, c'est pas un voyage tout confort. Par contre, nous allons découvrir un nouvel aspect de la Chine, après les Ouïgours et le désert, les Tibétains et les Hauts plateaux, voici le monde rural et ses petits villages. En route !
Ci-dessus, nous sommes dans la province du Sichuan, entre Chengdu (la capitale) et la frontière avec le Tibet. Historiquement le Tibet ne se limitait pas à la région qui s'appelle aujourd'hui Tibet sur les cartes, mais couvrait une plus large superficie, 2 fois plus grande. Ici nous sommes historiquement et culturellement au Tibet.

Voici une statue de Mao Zedong (ou Mao Tsé-toung si vous avez plus de 40 ans), à Chengdu, devant le musée des sciences et technologies, sur une place qui se trouve juste au milieu de la ville. Comme vous le voyez, à l’époque (1995), il y avait de la lecture partout et des vélos. Aujourd'hui ils ont enlevé presque tous les slogans et les voitures ont remplacé les deux roues.

Un des nombreux convois de camions militaire que l'on croise sur toutes les routes de la région. A part ça, on peut rencontrer quelques autocars, des paysans sur des charrettes et des camions de matières premières que l'on extrait dans les montagnes, et des tonnes de troncs d'arbres :  ils coupent de façon méthodique, un versant après l'autre, puis la montagne suivante... et s’étonnent ensuite qu'il y ait des glissements de terrain.

OK, c'est des moines qui jouent au basket, et alors ? Ils ont bien le droit de s'amuser entre deux séances de méditation ? Le petit détail original, c'est que ce terrain est à Litang, un petit village à plus de 4700 m d'altitude. Vous jouez souvent au basket en haut du Mont-Blanc, vous ?
PS : la balle, qui se trouve dans le coin en haut à droite du rectangle intérieur du panneau, n'est pas rentrée cette fois-ci.

L'entrée d'un très bon petit restaurant qui n'existe sans doute plus... Comme c'est une question essentielle en voyage, je vais vous parler un peu de la nourriture. Dans un resto comme celui-ci, c'est souvent plat unique, on entre, on s'assoit et on est servi. L'idée c'est de regarder dans l’assiette du voisin et on demande la même chose si ça vous semble bon. Et de tenter votre chance si vous êtes le premier client...

Ici un groupe de personnes âgées doit se parler du bon vieux temps, de la Révolution, ou se raconter des blagues, dans un salon de thé. On peut croire que c'est facile, puisqu'on n'y boit que du thé, servi très chaud et sans sucre. Le goût va de celui de l'herbe bouillie à celui des algues. Si vous êtes chanceux (ou si vous demandez, ce qui n'est pas bête non plus), cela peut être jasmin. Par contre n'allez surtout pas demander un nuage de lait, ici on ne sert pas de "tea", mais du "tcha".

Un restaurant dans un marché. On mange sur un banc collectif, au milieu de la foule. Plats uniques, copieux et bon marché. Notez au passage les vêtements en toile, solides et résistants, parfaits pour aller travailler. Comme le disait Mao : "la révolution n'est pas un dîner de gala".

Autre marché : stand de brochettes. Ici on trouve de tout, et certaines choses restent pour moi non identifiées... du coup je me suis abstenu. Le principe : on désigne ce que l'on veut, et le nombre, et c'est immédiatement cuit dans la friture.

Ici on est dans la cuisine d'un petit relais routier perdu dans les montagnes. Comme je ne comprenais pas ce que me proposait le chef, il m'a fait signe de le suivre dans la cuisine, m'a montré des ingrédients disponibles (tomates, champignons, tofu, œufs, plantes étranges, ...), et je disais oui / non (you / mei you) et il a fait revenir tout ça dans son wok, servi avec un bol de riz. C’était excellent !

Voici le petit hameau (4 maisons, dont un gîte) où j'ai passé le réveillon de Noël 1995. Ce petit paradis tranquille se trouve sur un chemin de randonnée de 16 km (les gorges du Saut du tigre) qui longe les gorges du Yangzi Jiang (ancien Yang-Tsé-Kian - le "long fleuve", qui fait 6300 km de la source à l’océan). Nous somme dans le Yunnan, à 3900 m d’altitude, et le fleuve se trouve beaucoup plus bas, au fond de la gorge. Le chemin en terre est souvent très étroit et est parfois même éboulé. C'est donc assez risqué de le faire en solo... ce que j'ai fait bien entendu ;-).
J'ajoute, pour les promeneurs du dimanche qui vont me dire que 16 km, c'est rien : c'est vrai, mais n'oubliez pas que je portais aussi tous mes bagages et que le sentier est en altitude, ce n’était donc pas une balade les mains dans les poches. Mais quel calme, le soir venu, dans le refuge quasi désert. Le tigre est resté sagement sur l'autre rive.

Des enfants à la porte de leur maison dans un petit village du Yunnan (voir la carte en fin d'article). Contrairement aux Hans (92 % de la population chinoise), les membres de 55 autres minorités ethniques n’étaient pas concernés par la politique de l'enfant unique, et pouvaient donc avoir autant d'enfants qu'ils le désiraient. Le gouvernement a officiellement mis fin à cette politique de l'enfant unique en janvier 2016. Désormais tout les Chinois peuvent avoir 2 enfants.

La rue principale d'un petit village. Ce n'est pas la peine que je vous décrive la scène, je pense que la photo parle d'elle-même.

Image classique d'une Chine en mutation : les quartiers traditionnels ou populaires, avec des petites maisons individuelles, sont rasés, les habitants expulsés, parfois de force, pour laisser la place à de grands immeubles privés. Il faut bien loger toutes les personnes qui quittent leurs campagnes pour venir travailler en ville. La Chine a fait le choix de la production, du commerce et de l'exportation, donc elle applique son programme sans états d’âme : "du passé faisons table rase", même si c'est son patrimoine historique et culturel...

Guilin, province du Guangxi, est connue pour son paysage composé de milliers de petites montagnes en forme de bosses très pentues, des reliefs karstiques, caractéristiques de cette région. Ce paysage extraordinaire, presque surnaturel pour certains, est très apprécié des touristes.

Je retrouve le Yangzi à Wuhan, grande ville industrielle du centre de la Chine, et maintenant épicentre de la pandémie de Covid-19. On est début janvier 1996 et je m'embarque pour une croisière, descente du fleuve, jusqu'à son embouchure, en deux jours. Quand je dis croisière, n'allez pas vous imaginer que je suis sur le Queen Mary II. C'est juste une ligne régulière empruntée par des travailleurs, commerçants, étudiants... Croyez-moi, il n'y a rien de luxueux dans la petite cabine à 4 banquettes où l'on manque d'air. Par contre la vue sur les paysages depuis les passerelles est magnifique, et puis ça me change des trains et bus.
La suite sera à lire dans le prochain épisode.
 

N'oubliez pas que tout ce qui est écrit dans cette page est mon témoignage sur mon voyage fait en décembre 1995 / janvier 1996, et que certaines choses ont sans doute beaucoup changé depuis... C'est même sûr, c'est la Chine !
Si vous avez des commentaires, questions, infos, ... n’hésitez pas !
La bise à tous mes éventuels lecteurs chinois, et aux autres aussi. Zài jiàn !

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